Il est probable que ce moulin est antérieur d’un siècle ou deux (voire davantage) à 1302 car le vieux château, avec le village qu’enserraient ses murailles, date du XIe ou XIIe siècle tandis qu’au bourg actuel était installé depuis le XIe, voire le Xe siècle un prieuré (dépendant de l’abbaye de Saint Martin d’Ainay à Lyon).
Ce moulin a produit de la farine blanche pour la clientèle jusque dans les années 1930. Ensuite, le système de séparation de la farine et du son étant endommagé et n’ayant pas été réparé, le moulin a limité son activité commerciale à de la mouture pour le bétail.
 Il a fonctionné pendant des siècles grâce à l’eau de l’Anzieux qui était détournée de son lit par un bief aboutissant à une écluse située juste en amont.
Il a fonctionné ainsi jusqu’en 1940 et le dernier meunier à le faire a été Jean Serre. Pendant la guerre, il ne fonctionna pas, la roue à aube se détériora et l’écluse s’envasa.

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Le bief en amont du moulin

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 Les restes du pont-canal qui permettait d’irriguer les prés
situés en aval du moulin

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En 1948, le moulin reprit du service grâce à un moteur électrique que le meunier suivant, Pierre Vercherand (gendre de Jean Serre), avait acheté. Son activité resta limitée à la production de « brut » pour l’alimentation du bétail.
En 1958, le moulin cessa son activité commerciale désormais peu rentable.
Des moulins plus modernes –des concasseurs– avaient été installés ou étaient en voie d’installation,  chez les frères Dubois (Benoit et Henri) et par le syndicat agricole de Bellegarde dans un bâtiment construit chemin du ruisseau.
Après 1958, le moulin continua cependant à fonctionner mais uniquement pour les besoins propres de l’exploitation agricole associée au moulin.
En 1966, le moulin cessa définitivement de fonctionner après huit siècles (voire plus) de « bons et loyaux services ».
L’exploitant agricole –Pierre Vercherand– quitta alors le moulin et revendit par la même occasion le moteur électrique qui servait à l’actionner.
L’histoire de ce moulin témoigne d’une relative permanence des pratiques techniques pendant des siècles puis de leur brusque mutation au XXe, surtout dans la seconde moitié.

Pour en savoir plus

Ø  Le chemin des moulins oubliés de Tony et Janine KOCHER aux éditions Mémoires Foréziennes

Contributeurs 

Jean VERCHERAND